J'ai chevauché à travers maintes contrées plus étranges les unes que les autres, mais j'avoue ne jamais en avoir connues de si belles.
* La grande plaine verte du bout du Monde … *
Il existe au bout du monde une étendue d'herbe si vaste que même les océans ne sont pris que pour des nourissons de Mère Nature …
Beaucoup de Légendes se contredisent à son sujet. En y réfléchissant bien, les différents peuples de Crypaïs ne sont tombés d'accord que sur son nom : La grande plaine du bout du monde.
Personne ne sait exactement ce qui se trouve derrière la ligne frontière. On raconte que c'est un labyrinthe, une contrée magiquement protégée. D'aucuns disent que beaucoup de jeunes hommes emplit de cette chose que seule la jeunesse possède s'y sont aventurés. Ils ne sont, selon les dires, jamais revenu.
Je trouvais cela étrange …
Hier, comme je ne savais pas trop quoi faire et que tuer le paysan du coin pour 2 pièces d'or ne m'interessais pas, j'ai décidé de partir à la conquête de cette plaine …
Je suis arrivée à la ligne frontière dans la nuit et je me suis abstenue de continuer ma route sous la douce Lune.
Le lendemain, alors que le soleil n'etait même pas encore levé, j'ai ouvert un oeil, l'ai refermé pour le rouvrir aussitôt. Quelque chose d'incroyable s'était passé : je dormais au milieu de la grande plaine verte du bout du monde …
J'ai regardé partout autour de moi, effrayée comme jamais.
Personne.
J'etais seule en compagnie d'Hazelni, mon fidèle cheval.
J'étais seule et je ne savais plus par où sortir.
J'ai marché toute la journée vers l'Est, en espérant trouver la fin de cette plaine magique.
En vain.
Il n'y avait que de l'herbe.
Pas même la moindre maison, chaume ou niche …
Prenant mon courage à deux mains, je me suis mise en selle et nous avons continué au galop.
Sous la lumière de la Lune et la clarté des étoiles, nous avons galopés comme jamais. Magré l'oppression de cette étendue d'herbe, malgré la perte totale de repères et la peur qui s'echappait de mon être, je me sentais libre.
Les bruits des sabots étaient étouffés par le sol remplit d'humidité, le vent frais faisait voler mes longs cheveux noirs en une traînée derrière moi.
Je me sentais bien, j'etais heureuse …
Hazelni semblait heureux lui aussi. Comme si il ne s'essoufflait pas, comme si il pouvait galoper encore et encore…
Au bout de ce qui me sembla être une bonne dizaine de kilomètres, nous nous arrêtames et je montai un maigre camp pour la nuit. Hazelni couché, je m'installai contre son flanc et m'endormi.
Cette nuit là, alors que souriais sous la douceur de la nuit, je perçu un murmure à mon oreille. Un doux murmure.
Le Vent me disait qu'il m'aimait, qu'il ne me quitterait jamais. Il me faisait mille promesses, milles caresses …
J'ouvri les yeux.
Je les fermai de nouveau.
Les ouvrit, déçue.
Je me relevai péniblement et mon maître me tendit une gourde d'eau de vie.
– fais attention la prochaine fois, ils sont idiots, mais dangereux !
Je tournai la tête et vis le cadavre de cet homme… Mon vent … un simple magicien de bourgade …
Je crachai sur le cadavre et sortai.
Dehors, la nuit était belle et claire. La pleine lune brillai et veillai sur le monde comme une mère sur ses enfants endormis.
Je fermai les yeux et inspirai profondément.
Ce n'était … qu'un rêve …
Plus jamais je ne vis la grande plaine du bout du monde…
Je soupirai et rentrai me coucher.